S’ouvrir au signe vivant qu’est le pauvre devrait être le fait de tout baptisé, nous sommes tous pauvres et Dieu nous enrichit de son salut.
Dans nos différents pays et cultures ; dans nos sociétés ; dans les groupes humains ; les choses sont bien reparties et chacun connait sa place, son rang. Il y a des grands et des petits, il y a des riches et des pauvres, il y a des princes et des valets, des hommes ordinaires, il y a des maîtres et des esclaves ; il y a des autochtones, il y a des étrangers. Tous n’ont pas même droits et même devoirs sous le même ciel, dans le même pays, dans la même ville ou village, dans la même maison familiale. Il y a des noirs, il y a des blancs et jaunes.
A Quelques exceptions près, la différence n’est pas une fatalité ; elle est source de communion, de compassion, de pardon et de miséricorde, elle est source de complémentarité ; elle est source d’amour et de respect ; elle est source d’enrichissement, si et seulement si nous voyons en l’autre l’image de Dieu. Ainsi, par ailleurs, saint Paul nous dit qu’en Jésus Christ, il n’y a plus hommes libres ni esclaves, il n’y a plus de grec ni juifs, nous sommes tous en Jésus, fils d’um même père, dans la même foi et la même espérance du salut. La différence n’est pas une inégalité et l’égalité n’est pas absence de différence façonnée par la nature ou les conjonctures de la vie. Un proverbe arabe ne dit-il pas : « La nature a créé des différences ; la société en a faits des inégalités ». L’esprit mauvais fait voir dans nos différences de vie, une source d’exploitation et de domination, de rejet et de mépris ; de haine et d’orgueil en y effaçant dans nos cœurs, l’image de Dieu chez le prochain. Pour ceux qui ont l’Esprit du Christ, pour ceux qui croient en Jésus, pour le peuple de croyant, il doit en être autrement. La charité est le ciment qui nous lie ; l’amour est le cordon qui rattache, la main de Dieu qui nous rassemble.
Voilà pourquoi, saint Jacques nous dit : « Mes frères, dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, n’ayez aucune partialité envers personnes. » Oui dans notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, ayons l’amour pour tous ; dans notre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, ayons les mêmes dispositions, le même amour à l’égard de tous ; soyons justes a la manière de Dieu et ne jugeons pas selon de fausses valeurs, ca serait nous faire illusion. Au-delà de nos différences sociales et catégoriales, la parole de Dieu, nous amène a regarder l’essentiel, l’homme, à considérer l’unique nécessaire, la dignité humaine ; à se fixer sur la seule image ; l’image de Dieu. La parole de Dieu est notre sagesse, notre intelligence et notre lumière ; c’est elle qui sait le bonheur de l’homme, c’est elle fait la richesse de l’homme, c’est elle qui est la vie de l’homme. Lui, le Christ, est venu pour nous témoigner de l’amour de Dieu et nous apprendre à aimer le prochain.
Le prophète Isaïe nous dit de ne pas avoir peur. « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu, il vient lui-même et va vous sauver. » En Jésus, c’est Dieu lui-même qui vient pour relever l’homme, pour lui rendre sa dignité d’enfant de Dieu, pour lui donner sa beauté d’image de Dieu et lui faire partager la gloire du royaume de Dieu. Dieu ne fait pas de différence entre les personnes, il est juste et défend l’opprimé, il relève le faible. « Dieu lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’auront aimé ». Le psalmiste nous le dit : « le Seigneur rend justice aux opprimés ; il délie les enchainés ; il ouvre les yeux des aveugles, redresse les accablés, le Seigneur protège l’étranger, soutiens la veuve et l’orphelin ».
Voilà pourquoi aujourd’hui, dans l’évangile de Marc, Jésus, guérit un sourd-muet. ‘’Effata’’ : ouvre-toi ; l’homme était si heureux qu’il ne pouvait se taire ; c’est la joie retrouvée, c’est la dignité retrouvée, c’est la vie retrouvée. « Seigneur ouvre mes lèvres et ma buche publiera ta louange », c’est la prière d’ouverture du premier office du jour. Le Seigneur ouvre nos oreilles et délie nos langues, pour entendre et proclamer sa parole, pour faire sa volonté, pour le connaître et l’aimer afin d’avoir la promesse, la promesse, c’est le royaume des cieux. ‘’Effata’’, le Seigneur ouvre toujours les portes dans nos vies et ouvre la vie éternelle pour nous. Ouvrons cœurs, pour aimer le prochain comme soi-même, ouvrons nos esprits, notre intelligence pour comprendre et accepter l’autre sans dédain ; ouvrons nos mains pour vivre la charité. En ouvrant nos portes, nous recevons en même temps de Dieu, car Dieu lui-même entre dans nos vies pour régner d’âge en âge.
Je te chanterai Seigneur, tant je vivrai, laissons Dieu régner dans nos vies, pour chanter sa gloire pour toujours.