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Homélie 2ème Avent ‘’B’’


« Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion ; élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem ». Cette bonne nouvelle : « voici votre Dieu, voici le Seigneur Dieu ; il vient avec puissance et son bras est victorieux. » Notre Dieu est délivrance et il se lève pour venir nous sauver.

La bonne nouvelle est une parole de consolation ; consoler, consoler mon peuple. La consolation est la Parole de Dieu qui, avec puissance, met fin à la tyrannie de la mort, met fin aux désordres engendrés par le péché. Consoler mon peuple dit le Seigneur, parce que désolé et désemparé ; consolé mon peuple dit le Seigneur parce que dispersé et apeuré ; consoler mon peuple dit le Seigneur, parce que blessé et mourant. Le désert à travers lequel resonne la voix du prophète n’est-il pas nos déserts, ne représente-t-il pas nos sociétés dans lesquelles on se croise sans se rencontrer, on se regarde sans se voir, on se communique sans vraiment se parler, on connaît sans se connaître. C’est dans nos déserts que la bonne nouvelle de conversion, de changement, de salut, retentit avec force. C’est dans nos esprits, dans nos sociétés stressées parce que dressées à tort par je ne sais quelle manière, que la bonne nouvelle de libération et de délivrance se proclame. La voix qui crie dans le désert veut consoler les cœurs désolés. Nous sommes rassemblés par la voix du Seigneur, nous sommes soignés par la parole de Dieu ; nous sommes fortifiés par la voix du Seigneur, nous sommes nourris par la parole de Dieu. La consolation du Seigneur est une justification, par son bras puissant, par son bras victorieux, Dieu nous justice, il nous rend justice devant nos peines, il nous rend justice devant la mort.

Tout ce qui empêche la parole de Dieu d’irriguer notre cœur pour le rendre fertile et fructueux, tout ce qui en nous, empêche la parole de Dieu de circuler dans notre corps pour le vivifier, sera aménagé. Voila pourquoi le prophète nous dit : « tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits et les escarpements seront changés en plaines. » Quand tout cela sera effectif, nous verrons droit et clair devant nous le Seigneur qui vient. Mais qui fera cet aménagement dans notre vie ? Quel entrepreneur viendra faire ce travail à notre place ? La prophétie du prophète Isaïe se réalise avec Jean-Baptiste, mais Jean-Baptiste donne un baptême de conversion, il nous demande de nous convertir, c’est-à-dire de combler tout ce qui est ravin en nous, d’abaisser tout ce qui est colline et montagne en nous, en un mot, changer tout ce qui nous éloigne de Dieu, corriger tout ce qui nous empêche de voir Dieu, tout ce qui nous empêche t’entendre la parole de Dieu ; il nous demande de rendre droit ce qui est tortueux dans notre vie.

Nous aimons dire que la charité bien ordonnée commence par soi-même ; eh oui la conversion bien ordonnée commence par soi aussi. Je dois me convertir, c’est-à-dire, me tourner vers la lumière, me tourner vers le Seigneur qui vient ; orienter ma vie vers le Christ ; accorder ma vie à la parole de Dieu comme on accorde une guitare pour une belle harmonie musicale. Ce n’est pas l’autre qui doit changer, bien sûr il le faut, ce n’est pas l’autre qui doit se convertir d’abord, ou bien sûr il le faut ; mais c’est moi qui dois changer, me convertir pour que ma conversion soit un témoignage pour mon prochain, pour l’autre. Regarder en soi, tourner son regarde vers soi-même pour voir ses propres laideurs, ses propres blessures, ses propres défauts, ses propres péchés et les passer à la lumière de l’évangile, dans le feu de l’Esprit Saint, pour en être purifié. Aplanir la route du Seigneur c’est se convertir, et se convertir pour avoir le pardon des péchés.

Au finish, c’est le pardon de Dieu qui restaure tout en nous, un ciel nouveau et une terre nouvelle ; un cœur nouveau, un esprit nouveau. C’est la miséricorde de Dieu qui manifeste la grandeur de son amour pour nous ; une guérison intérieure qui rejaillie à l’extérieur, la paix de Dieu. Jean donne un baptême de conversion pour le pardon des péchés, Jésus, lui, baptise dans l’Esprit Saint pour le salut des âmes. Les deux baptêmes se tiennent main dans la main, car le salut des âmes s’opère dans le pardon des péchés par l’Esprit Saint. Avoir le baptême de Jésus, le baptême dans l’Esprit Saint suppose la conversion qui ouvre les portes du pardon pour les péchés. Nous avons droit au Salut, voilà pourquoi Dieu patiente et ne veut pas laisser quelques-uns se perdre. Mais vouloir ses droits sans vivre ses devoirs est une injustice, un manque de charité ; car toute vraie conversion est précédée par une vraie confession, une reconnaissance de ses péchés, du mal. Voila pourquoi dans l’évangile, les gens venaient à Jean en reconnaissant leurs péchés.

Reconnaître ses péchés, c’est décider de les abandonner, c’est désirer les quitter sans complaisance. La reconnaissance met à nu les plans de l’adversaire ; elle met à découvert les pièges du tentateur et de ce fait le désarme devant nous. La reconnaissance nous met dans la lumière de la vérité en toute humilité, alors que le tentateur, le démon est, orgueilleux, ténèbres et mensonges.

Frères et sœurs, préparons noël dans cet esprit de conversion dans la patience, dans un esprit abaissé ; faisons tout pour que le Christ nous trouve nets et irréprochables dans la paix.

« Amour et vérité se rencontrent ; justice et paix s’embrassent ».


Père Lucien

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