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Homélie 2ème dimanche de Pâques A 2020

Les apôtres ont eux aussi connu le confinement. Ils ont verrouillé à double tour les portes de du lieu où ils se trouvent par peur, peur de subir le même sort que Jésus en raison de leur proximité avec lui.

Pendant 3 ans ils ont entouré Jésus, il semblait avoir réponse à tout, se sortir de tous les pièges qu’on pouvait lui tendre, il avait cette proximité avec chacun qui faisait qu’à son contact on se sentait unique, aimable, relevé. Et voilà qu’avec un simple baiser tout a basculé, tout s’est arrêté. Il n’est plus là physiquement, on aimerait tellement pouvoir encore bénéficier de sa présence réconfortante, on aimerait entendre le son de sa voix, ses conseils, son jugement prudentiel, bénéficier de sa vue perçante qui voit juste.

Et pourtant dans ce contexte de confinement des apôtres, de crainte, d’aspirations déçues, de tristesse d’être éloigné de leur ami, ils sont mystérieusement rejoints par leur maître, qui se tient là au milieu d’eux dans leur confinement. Cette présence de Jésus retourne leur cœur, leur cœur est réjoui par cette présence qui les fait passer de la tristesse à la paix, à la joie. Et Jésus ne vient pas les mains vides, il leur laisse le don de l’Esprit Saint qui va les aider à sortir de leur enfermement, à être imaginatif, créatif pour leur vie, et la mission de l’Eglise. Dans ce temps de confinement, soyons en sûr Jésus nous rejoint. Lors du temps de prière, de méditation que je prends dans le fond de ma chambre ou avec les autres dans ma maison Jésus est là, il nous rejoint pour apaiser nos cœurs et apporter la force de l’Esprit Saint qui nous fait devenir créatif, inventif en matière de charité.

Rien n’est trop fermé en nous, au point que Jésus ne pourrait nous rejoindre.

Il arrive que parfois on soit enfermé dans le mal, ou que l’on ait oublié le mal que nous avons pu faire, ou encore que l’on ne voit pas en quoi notre comportement est une trahison de l’amour, une trahison du Christ, pourtant on prie, on lit l’évangile, on va à la messe. Mais un jour, le jour que le Seigneur a choisi, il surgit à l’intérieur de nous et nous offre sa présence qui éclaire la raison, me fait découvrir que j’étais emprisonné dans le mal et je ne le savais pas, je ne l’avais pas compris ou accepté, il me rappelle le mal que je lui ai fait. Le Christ ressuscité nous visite dans ce qui est confiné au plus profond de notre mémoire ou de notre être, cette partie de nous à laquelle nous n’avions plus accès car nous avions perdu la clé. Et Jésus de l’intérieur du péché, comme la lumière qui a jailli de l’intérieur du tombeau, vient déverrouiller cette chambre de ma mémoire dont j’avais perdu la clé, déverrouiller cette chambre de mon cœur dans laquelle une part de moi même s’était calfeutré avec le mal pour compagne. C’est de l’intérieur que le Christ nous libère, qu’il veut nous ressusciter et nous faire sortir dans la lumière. Aucune serrure ne peut lui résister.

Jésus ne tient pas un cahier de comptabilité du mal que je lui fais, de mes trahisons, mais chacun de mes péchés est inscrit dans les plaies de son corps, dans les plaies de son âme. Tant que je ne suis pas venu chercher le pardon de Dieu, la plaie du Christ reste ouverte. La plaie que j’ai causé à Jésus se guérit et se cicatrise quand la miséricorde a coulé au travers pour me pardonner. La miséricorde me guérit, mais elle guérit aussi la plaie de Jésus, car c’est l’amour du Père qui passe, c’est le don de l’Esprit Saint qui vient du Père qui guérit et pardonne qui fait toute chose nouvelle. Les plaies du Christ ont été ouvertes par nos péchés, et resteront ouvertes tant qu’il y aura un homme qui aura besoin du pardon, de la miséricorde de Dieu.

J’ai peut être aussi verrouillé des trésors en moi, et peut être même perdu la clé pour accéder à ces trésors que j’ai enfoui par peur, par découragement, suite à un échec. J’ai été trahi, j’ai vécu un échec dans une relation et je n’ose plus faire confiance, je n’ose plus aimer et me laisser aimer, j’ai verrouillé en moi les choses. Confiance ! Jésus peut ouvrir à nouveau ces trésors, ces talents que sont notre capacité à aimer et à faire confiance. Même si j’ai perdu la clé pour y accéder, lui il peut tout ouvrir de l’intérieur, et apporter cette paix, qu’il offre à ses apôtres en venant de l’intérieur : « la paix soit avec vous », et c’est alors un débordement de joie, de retrouver celui qu’ils avaient perdu, c’est un débordement de joie de retrouver la paix avec ce qui nous a fait souffrir, mais surtout d’envisager la sortie avec ces talents sans crainte.

Jésus nous pousse à sortir de nous même : « la paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » et il souffla sur eux l’Esprit Saint pour leur donner cette énergie pour repartir. La vie chrétienne est une vie dans l’Esprit, c’est Lui qui est notre énergie intérieure pour sortir de nous même et aller de l’avant avec la confiance que le Christ est avec nous que les plaies du Christ sont ouvertes comme source de la miséricorde qui relève, éclaire le chemin, pardonne.

Ce grand trésor de la miséricorde le Seigneur l’a confiée à son Eglise non pas pour en être propriétaire mais pour l’annoncer, la transmettre, et en vivre.

Que la force de l’Esprit Saint nous embrase pour sortir de nos confinements intérieurs et rayonner cette miséricorde.

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