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Homélie 30ème Dimanche du Temps Ordinaire ‘’C’’

« Le Seigneur est un juge qui se montre impartial envers les personnes ».


« Dieu est amour », voilà une affirmation juste et bonne que nous employons quand nous voulons parler de Dieu. Il est tout à fait exact de dire que Dieu est amour. Cependant, en disant cela, nous passons sous silence ce qui est à la source de cet amour : la justice même de Dieu… Dieu est justice. Nous n’aimons pas parler de justice car cela renvoie au jugement, à la punition, au châtiment, à quelque chose de négatif qui nous fait peur. Parler de la justice de Dieu revient à réintroduire les notions de péché ou d’infidélité, d’enfer ou de paradis que nous éloignons souvent de nous quand nous disons « Dieu est amour »

A la lumière de la parole de Dieu de ce dimanche, nous pouvons méditer sur la justice de Dieu ; non pas comme un juge qui pèse le bien et le mal à la balance ; mais comme le reflet d’un Père très aimant, qui aime ses enfants sans exception et qui reprouve le mal avec vigueur ; rejette l’injustice avec fermeté. Dieu, dans son amour inlassable étreint tous les hommes en défendant les petits et les faibles contre toute injustice. Voilà pourquoi il est proche du cœur brisé et sauve l’esprit abattu ; voilà pourquoi la prière du pauvre atteint le ciel en traversant les nuées ; voilà pourquoi il arrache Paul à la gueule du lion. Dieu est un juge impartial car il veut le salut de tous les hommes ; sa justice, c’est le salut de tous ; sa justice c’est de nous sauver, nous sauver de l’esclavage du péché, nous sauver des ténèbres de la mort ; sa justice c’est de nous donner la vie éternelle. Nous sommes justifiés en Jésus Christ, car en lui nous sommes pardonnés, en lui nous sommes sauvés, en lui nous sommes rachetés ; en lui nous sommes adoptés, en lui nous avons la vie éternelle ; sa croix est la clef de notre salut dans le royaume des cieux. Sur la croix, il a tué la haine, sur la croix, il a aboli tout esclavage et toute injustice, sur la croix, il a vaincu la mort.

Le sage Ben Sira, nous dit que « celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli » celui dont le service agréable à Dieu verra sa prière exaucée. Le service agréable ce n’est pas l’obligation de la loi ; c’est le devoir de l’amour. Nous sommes justifiés, sauvés par la foi en Jésus Christ et non pas en observant extérieurement la loi ; ce n’est pas par mérite que nous sommes sauvés, mais par miséricorde. « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. » (Rm 3, 23-24). Il est vrai que la foi sans les œuvres est belle et bien morte, mais ce sont des œuvres de charité accompli en toute humilité dans l’amour de Dieu et du prochain. L’attitude des deux personnages dans l’évangile illustrent bien cela ; le pharisien qui fier de ses prouesses morales et de sa pratique religieuse, ventait ses propres qualités au lieu de bénir Dieu, de louer les dons de Dieu ; il se moque des autres en étalant avec effronterie ses actes. Le pauvre publicain, se reconnaissant indigne et pécheur n’ose même pas lever les yeux vers le ciel, il supplie en toute humilité et ne compte que sur la grâce et la miséricorde de Dieu. Voilà pourquoi il a été élevé, exaucé et pardonné. « La puissance de la mort ne règne pas sur la terre ; car la justice est immortelle » (Sg1,14b-15).

La justice de Dieu, ce n’est pas une justice distributive tout simplement. Cette justice distributive est celle que nous pratiquons tous les jours, qui régit toute société humaine. Elle est la base de notre morale ou de notre éthique. Elle nécessite, non seulement le recours à la Loi, mais aussi que cette justice se fasse dans la lumière de la Vérité. Chacun reçoit en fonction de ce qu’il a fait durant sa vie. Mais on s’aperçoit bien vite dans l’Ancien Testament que la justice distributive a ses limites et même parfois ses injustices. Elle est mise en procès dans le livre de Job, en accusation par le livre de Qohelet.

La justice miséricordieuse. Le pardon gratuit, sans contrepartie, sans limites et sans condition de Dieu est au cœur de la prédication prophétique. Mais la justice miséricordieuse de Dieu va trouver son accomplissement dans la personne même du Christ et dans sa mort sur la croix. La croix devient le signe de la justice de Dieu, elle est la manifestation du jugement : « Père, pardonne-leur. » La croix est le signe éclatant de la justice miséricordieuse de Dieu. Un pardon donné sans condition, sans limite, dépassant les limites de la Loi sans l’abolir. Cette justice miséricordieuse ne demande que la foi, la foi en une justice de Dieu qui s’accomplit dans le pardon des péchés et l’amour de Dieu pour chacun de nous. « L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survint l’injustice, il la confond », (Sg1,5). Nous sommes invités à aimer la justice ; à avoir des pensées droites su le Seigneur et à le chercher avec un cœur simple.

« Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Evangile s’accomplisse jusqu’au bout ». Que nous puissions, remplis de la force de Dieu, annoncer l’évangile et recevoir, en combattant le bon combat, celui de la foi, la couronne de la justice. « A Lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen ! »

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