Une année s’achève, une autre pointe à l’horizon pour nous les
hommes. Car pour le Seigneur, mille ans sont comme un seul jour, et un jour
comme mille ans. Cela signifie que le monde passe quel qu’en soit la durée, cela
signifie que nous passons, quel qu’en soit notre âge. Est-ce la dernière heure dont
parle saint Jean dans la première lecture ? Quelle qu’en soit l’heure, c’est de celui
qui est saint que nous tenons l’onction ; c’est de lui que nous avons la
connaissance. Nous connaissons la vérité, de la vérité ne vient aucun mensonge.
Le Christ est le saint en qui nous tenons l’onction, le Christ est la vérité en laquelle
nous avons la connaissance. Le verbe s’est incarné, en lui se trouve la vie et cette
vie est notre lumière ; lumière qui éclaire les nations pour la gloire de Dieu. Cette
lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ; les ténèbres,
c’est l’antichrist, c’’est l’adversaire. Le Christ verbe incarné donne pouvoir à ceux
qui l’ont reçu, de devenir enfants de Dieu, héritier du royaume de Dieu. Dieu seul
demeure et en venant établir sa demeure parmi nous, il nous communique sa vie ;
il nous apprend sa vie ; il nous donne sa vie, pour qu’avec lui nous demeurions,
nous aussi, à jamais.
La sagesse a bâti sa maison ; elle a taillé sept colonnes. Elle a tué
ses bêtes et préparé son vin, puis dressé la table (Prv9,1-2). Elle nous appelle,
nous ses enfants, pour communier aux fruits de son amour, elle nous appelle à
prendre place à table avec elle ; elle nous invite à partager avec elle, les délices de
son cœur. Dieu, par son verbe incarné, nous rassemble autour d’une même table,
la table eucharistique ; il nous rassemble pour et par l’écoute de sa parole pour un
avenir meilleur qui n’est autre chose qu’une mission, faire advenir le règne de Dieu,
pour un monde plus humain, apprivoisé par la parole de Dieu. « Si tu
m’apprivoises, tu seras pour moi unique au monde, je serai pour toi unique au
monde » nous dit Antoine DE Saint Exupéry, le verbe de Dieu nous apprivoise pour
que nous lui soyons unique au monde, et pour que Dieu soit notre unique
nécessaire au monde. Tout est grâce, si et seulement si, Dieu est notre unique
nécessaire ; la vie est belle si et seulement si, nous faisons miennes les volontés
de Dieu. Il ne faut pas que l’appétit de vivre, tue en nous la dignité de vivre. Nous
voulons vivre dans le bonheur sans comprendre le bonheur, Pour comprendre le
bonheur, il faut le considérer comme une récompense, un don de Dieu, et non
comme un but à atteindre vaille que vaille.
Nous disons merci au Seigneur pour l’année 2020, une année où
nous avons été plus qu’éprouvés à bien des égards. Le fameux virus corona est
venu nous secouer comme le vent secoue les arbres. Restons implantés dans le
Christ et nous ne serons pas déracinés et mettons de l’ordre dans notre vie, dans
notre famille, dans notre société par la prière et les bonnes actions. « L’avenir n’est
jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le
permettre » (Antoine de saint Exupéry). Permettre qu’il y ait de l’ordre, c’est laisser
l’Esprit du Seigneur qui est vérité et liberté, agir en nous et par nous. Je vous
souhaite de vérité dans la liberté, car l’amour vrai déploie son envergure en vérité
dans la liberté. Nous devons dans notre ‘’ensemble paroissial’’ saint Vincent, agir
ensemble, regarder ensemble dans la même direction, conjuguer nos efforts pour
l’édification de l’église. L’église ce sont les chrétiens, tous unis pour la même
cause. L’église ce sont les chrétiens, communauté de frères et sœurs,
communauté de croyants, tous responsables ; qui aide à préparer les mariages,
qui à préparer les baptêmes, qui à animer les messes, à lire la parole de Dieu ; qui
à être prêtre ; qui à préparer et à animer les obsèques ; qui à compter les quêtes et
à tenir la comptabilité et tant d’autres engagements dans un silence constructif.
« La grandeur d’un métier est avant tout d’unir les hommes ; il n’est qu’un luxe
véritable et c’est celui des relations humaines », Antoine de saint Exupéry). Une
paroisse sans paroissiens qui s’impliquent et s’appliquent, est un village désert,
dépeuplé ; une église sans croyants est une cathédrale sans gloire. Nous sommes
la fierté de l’Eglise, nous sommes la gloire de Dieu.
Redoublons d’ardeur et de vigilance, car l’antichrist est dans le
monde et comme un lion prêt au carnage il rugit, va et vient à la recherche de sa
proie ; résistons-lui par la force de la croix. 2020 a été lourd pour nous,
économiquement, socialement, psychologiquement et même spirituellement et
nous demandons que la croix du Christ prenne tous nos fardeaux de 2020, elle qui
a prit tous nos péchés. « Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu
grâce après grâce ; car la loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont
venues par Jésus-Christ ». « Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits
quelque part ». Gardons l’espérance car de nos souffrances présentes, le Seigneur
en tirera du bon ; le bonheur de l’homme fait la gloire de Dieu et la gloire de Dieu
c’est l’homme vivant. Il n’y a pas mille questions à se poser ; il n’y a qu’une réalité
à vivre, la foi en Christ ; il n’y a pas mille remèdes à nos problèmes ; il n’y a qu’une
solution à nos douleurs, la charité ; il n’y a pas ; il y a que Jésus qui donne sens à
nos labeurs. Je nous souhaite, mens sana in corpore sano : un corps sain dans un
esprit sain. L’Emmanuel nous a apporté la paix ; que cette paix nous obtienne la
joie de vivre dignement sous la mouvance du Saint Esprit.
Bonne et heureuse année 2021