Homélie, 5 ème dimanche Pâques ‘’B’’

« Demeurez en moi comme moi en vous » dit Jésus à ses disciples.

Demeurer en Jésus est une condition sine qua non pour porter du fruit ; demeurer en

Jésus est une condition indispensable pour être son disciple, pour être son témoin,

pour être missionnaire de la bonne nouvelle du salut. Demeurer en Jésus est une

condition nécessaire pour être sauvé, pour avoir la vie éternelle. Demeurer en Jésus

pour avoir part à sa résurrection, demeurer en lui pour avoir part avec lui dans le

royaume des cieux. Ce demeurez en est si important que Jésus prend l’image de la

vigne pour illustrer bien ses propos. Il est la vigne et nous les sarments, et le Père est

le vigneron qui s’occupe de sa vigne. Nous sommes des viticulteurs et nous

connaissons bien la vigne. Nous ne pouvons nous épanouir que si nous sommes unis

au Christ ; nous ne pouvons fleurir et fructifier que si nous gardons la sève en nous,

sans cela nous allons sécher et être jetés dehors au feu. Ce lien qui nous unit au

Christ est vital à tout point de vue, parce que sans se demeurer en, les soins du

vigneron ne nous profiteront pas.

Demeurer en moi comme moi je demeure en vous le comme est très

important ; c'est marcher comme Christ a marché ; aimer comme moi je vous ai aimé.

Christ nous a aimé jusqu’à donner sa vie pour nous et sa résurrection est vie pour les

morts, pardon pour les pécheurs et gloire pour les saints. Nous savons que nous

demeurons en Jésus que si nous aimons comme lui nous aime. Saint Jean dans la

2 ème lecture nous le dit : « petits enfants, n’aimons pas en parole ni par des discours :

mais par des actes et en vérité ; voilà comment nous reconnaîtrons que nous

appartenons à la vérité », voila comment nous reconnaîtrons que nous appartenons au

Christ, voilà comment nous reconnaîtrons que nous sommes unis, que nous

demeurons en Jésus, puisqu’il est la vérité. Le Christ nous a aimé ainsi, par des actes

et en vérité et demeurer en Jésus, c’est demeurer dans son amour. Et si nous disons

que nous aimons Dieu et nous ne gardons pas sa parole, la vérité, ’est pas en nous,

nous sommes des grands menteurs. La parole de Dieu doit demeurer en nous, c’est

elle qui nous façonne à l’image et à la ressemblance de Jésus ; c’est elle qui nous fait

naître enfants de Dieu ; c’est elle qui nous fait croitre ; c’est elle qui nous fait porter des

fruits qui demeurent. « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en

vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous ». Voilà ce

que vaut demeurer en Dieu, en Jésus. Cela nous d’être enfants de Dieu, cela nous

vaut d’être exaucés dans tout ce que nous demandons dans notre vie, cela nous vaut

d’être sauvés ; héritiers du royaume de Dieu. Laisser la parole de Dieu demeurer en

nous, c’est faire la volonté de Dieu, c’est s’ouvrir à l’action de l’Esprit saint. « Et voilà

comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous ; puisqu’il nous a donné part à

son Esprit ». Et l’Esprit en nous crie, Abba, et nous fait voir ainsi le lien filial, nous fait

connaître que nous sommes enfants de Dieu. « L’église était en paix…et marchait

dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l’Esprit saint, elle se multipliait » ; c’est-à-

dire elle grandissait elle fructifiait et ce, parce qu’elle marchait dans la crainte du

Seigneur. Ce n’est pas l’église mur, bâtiment qui marchait, c’est le peuple des

croyants ; les enfants, les femmes et les hommes qui marchaient dans la crainte du

Seigneur ; à notre tour de continuer de marcher dans la crainte du Seigneur, pour

grandir, pour se multiplier et fructifier.

La vigne du Seigneur c’est la maison d’Israël, la vigne du seigneur, c’est

le peuple de Dieu, la vigne du Seigneur c’est l’ensemble du corps du Christ. Nous

sommes membres de ce corps et Jésus Christ est la tête de ce corps. Le vigneron

c’est le Père, et en Jésus nous sommes fils de Dieu le Père. Par Jésus, avec lui et en

lui, nous sommes enfants de Dieu. Puisque la vigne du Seigneur, la maison d’Israël

n’a pas été capable d’offrir des fruits selon le cœur de Dieu, c’est Jésus qui vient au

secours pour offrir à Dieu les fruits par excellences qui plaisent à Dieu son Père. Le

fruit c’est sa propre vie afin que le monde ait la vie. Sans lui, nous ne pouvons rien

faire qui plaise à Dieu. Il s'agit de vivre tout près du Seigneur, et de puiser en lui toutes

nos ressources. Dans le livre des Actes, nous voyons Barnabas exhortant les saints «

à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (11 :23). Demeurer » a deux

aspects : demeurer en lui, et lui en nous ; deux choses très importantes. D'abord, il

s'agit de communion et d'intimité, puis de Christ manifesté pratiquement dans nos vies

« Mais le fruit de l'Esprit est l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la

bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance : contre de telles choses, il n'y a pas de loi

» (Galates 5 :22, 23). Demeurer en Jésus doit nous faire prendre conscience que nous

sommes uns, même famille, même maison, nous sommes frères et sœurs en Jésus ;

c’est la même communauté des croyants et nous devons travailler à cette communion,

nous devons travailler à cette fraternité, nous devons travailler à cette charité ; c’est la

même sève, le même sang qui coule dans nos vaines ; c’est le même sang qui nous a

lavé et le même sang nous a sauvé dans l’unique baptême sous l’action de l’Esprit

saint.

« Or voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils

Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres. »