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Homélie mercredi des cendres 17 février 2021

- Jl2,12-18

- Ps50

- 2Co.5,20 – 6,2

- Mt6,1-6. 16-18


Nous voici frères et sœurs, dans le temps de carême qui s’ouvre avec la

célébration d’aujourd’hui, le mercredi des cendres. La vie du chrétien catholique est

ponctuée par des temps liturgiques qui sont comme des reliefs dans la vie de foi qui

est un combat spirituel, pour appeler et rappeler à la volonté de Dieu, pour orienter et

montrer le chemin de la vie éternelle, pour soutenir et donner l’espérance du salut. Le

temps de carême est donc ce moment privilégié pour être avec le Seigneur face à face

dans l’adoration, pour être avec Dieu, cœur à cœur dans la méditation et la

contemplation. Nous commençons par les cendres pour nous souvenir humblement de

notre condition humaine, de notre faiblesse humaine, de nos limites et de notre état de

pécheur, nous ne sommes que poussière. Nous nous imposons les cendres en signe

de repentance, de conversion intérieure et sincère par une prière intense.


Dans cette démarche humble, nous voulons renaitre de nos cendres

pour une vie plus tournée vers le Seigneur ; avec les cendres nous voulons mourir à

nos péchés, parce que pardonnés, et vivre par la résurrection du Christ, parce que

aimés. Le carême est un temps opportun pour se ressourcer spirituellement dans la

prière ; saint Paul nous dit que c’est maintenant le moment favorable. Les textes

liturgiques de ce premier jour de carême, nous montrent comment vivre ce temps béni

de Dieu. Le livre du prophète Joël et la lettre de saint Paul, nous parlent de

réconciliation et de pardon ; de repentance et de conversion. « Revenez à moi de tout

votre cœur, dans le jeûne, les larmes e le deuil » oracle du Seigneur. « Laissez-vous

réconcilier avec Dieu ; nous vous le demandons au nom du Christ ». Ne laissons pas

sans effet, la grâce reçue de Jésus. Cette grâce qui nous justifie et nous rend justes ;

cette grâce qui nous rend coopérateurs de Dieu, cette grâce qui nous rend fils de Dieu.

Saint Paul nous exhorte fortement à ne pas laisser cette grâce sans effet, car il en va

de notre salut, notre vie en dépend.


Nous sommes appelés à entrer dans une dynamique, la dynamique de

la foi ; ce mouvement intérieur qui nous amène à déchirer nos cœurs et nos pas nos

vêtements, à changer nos mauvaises habitudes et non pas se priver uniquement de la

nourriture ; à vivre l’amour et à fuir la haine ; à être et non pas à paraître ; nous plonge

dans les sources d’eaux vives de la miséricorde de Dieu. Dieu ne désire pas la mort

du pécheur mais sa conversion et son salut, déchirons nos cœurs, c’est-dire ouvrons

nos cœurs au pardon, pardon donné, pardon reçu, ouvrons nos cœurs à la charité,

ouvrons nos cœurs à la parole de Dieu, à la grâce qu’elle porte ; déchirons nos cœurs

c’est-à-dire laissons entrer en nos cœurs, la lumière du Christ pour nous purifier ; pour

chasser l’ombre, les ténèbres de la mort, comme le feu calcine l’arbre mort jusqu’aux

racine, que la lumière du Christ calcine nos péchés dans les coeurs; ouvrons nos

cœurs à la vie ; une vie digne d’enfant de Dieu. Ne fermons pas nos cœurs dans les

ténèbres du péché, comme une fleur qui s’ouvre aux rayons du soleil, ouvrons-les à la


grâce de l’Esprit Saint ; pour s’épanouir, pour fleurir et porter du fruit ; paix et joie dans

l’amour. Comme l’eau des pluies féconde la terre, laissons féconder nos cœurs par la

parole de Dieu, ainsi nos cœurs deviendront jardins du bon Dieu, paradis renouvelés

par le Christ dans la puissance du saint Esprit. Le Seigneur attend de chacun de nous,

un cœur nouveau et un esprit nouveau.


Pour une mise en application de la parole de Dieu pour devenir des

justes, Jésus nous donne trois exercices : l’aumône, la prière et le jeûne. Ils

manifestent notre foi et notre espérance en Dieu dans la prière, notre foi active dans la

charité et l’aumône, notre effort de rejeter les tendances égoïstes de la chair dans le

jeûne. Jésus nous montre dans quel état d’esprit nous pouvons être exaucés et

récompensés ; c’est en fuyant l’hypocrisie, en fuyant la gloire qui vient des hommes,

l’orgueil, en étant doux et humble de cœur. « Ce que vous fiâtes pour devenir des

justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer » ; alors

notre récompense sera grande dans les cieux, car Dieu voit au plus secret de nos

cœurs.


Acceptons aller au désert avec le Christ et nous serons vainqueurs de


l’esprit malin. Bon et fructueux temps de carême !

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