Homélie nuit de Noël 2021 // Tavel – Rochefort du Gard

« Bien-aimé, la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les

hommes. » C’est une grande Nouvelle, c’est une bonne Nouvelle, et l’ange la

confirme : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui

sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est

né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ». Eh oui, voici la grâce de Dieu décrite

par saint Paul, voici la bonne nouvelle, annoncée par les anges aux bergers,

représentant le peuple, voici la lumière prophétisée par Isaïe. Noël est une grâce pour

l’humanité ; Noël est une joie pour l’humanité, Noël est une lumière pour le monde.

Une grâce, car par pure bonté, Dieu s’est manifesté, il s’est montré, il s’esT donné et bien plus encore il est devenu un de nous. C’est plus qu’une simple visite, son Nom est Emanuel, Dieu parmi nous ; il établit sa demeure en nous. Dieu n’est plus une lointaine image, dont l’histoire est colportée par des connaisseurs et des spécialistes de Dieu, il s’est fait char et il demeure parmi nous, allons le voir dans la mangeoire. Cette grâce c’est Jésus, né de la vierge Marie : « Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire. » Toute grâce est simple ; toute grâce est humble ; quelle humilité de Dieu, que de devenir homme ; quelle humilité de Dieu que d’être né et couché dans une mangeoire ? Il se fait pauvre pour nous combler de grâces, il se dépouille dès la naissance pour nous enrichir, il s’abaisse pour nous relever, pour nous élever ; il reste dehors pour laisser place à d’autres bébés dans la salle commune, quelle marque de charité et d’attention ? Dieu entre dans la vie des hommes dans une grande discrétion, non pour se cacher, mais pour frapper à la porte de nos libertés ; il vient en mendiant, en mendiant d’amour ; car sa meilleure salle commune c’est notre cœur, dans lequel il cherche place, dans lequel il veut demeurer pour toujours.

Dans le silence de la nuit, le cri d’un nouveau-né à la belle étoile déchire les cieux et fait descendre la cour céleste, ce cri qui résonne aux creux des collines jusqu’aux confins de la terre ; dans le silence de la nuit, le cri d’un nouveau-né à la belle étoile transperce l’obscurité pour laisser briller le soleil de justice et d’amour pour les habitants du pays de l’ombre. Dans le silence de la nuit, le cri d’un nouveau-né à la belle étoile, tel un lion qui rugit, fait taire l’ennemi, en brisant le bâton du tyran. Dieu choisi la fragilité d’un nouveau-né, il choisit l’humilité d’un enfant pour manifester sa grandeur, son pouvoir, pour manifester sa gloire et sa puissance. L’enfant Jésus est né, l’enfant Roi est né, « sur son épaule est le signe du pouvoir », son nom, un nom programme est proclamé, « conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-paix » ; l’enfant-Dieu est né et son pouvoir s’étendra ; et la paix sera sans fin. Voilà pourquoi Noël est une grâce, voilà pourquoi Noël est une joie.

La joie de la délivrance, la joie de la paix, la joie de la beauté, la joie de

la clarté, la joie de l’amour. Il est venu faire la paix, et c’est pour cela il brûle les bottes

et les manteaux couverts de sang des soldats au feu, il est le Prince de la paix, et les

anges le loue en ce sens : « gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre

aux hommes, qu’il aime ». Il nous aime et nous entraine dans cette dynamique de

paix ; cette nuit est une nuit de paix, nuit d’amour, de réconciliation, de pardon, de don,

c’est une nuit du salut ou l’être humain est sauvé de la condamnation à mort ; « car il

s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes et de nous purifier

pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien ». Sainte nuit, douce

nuit ; oh oui, l’astre du bonheur, luit là-haut dans les cieux. La joie de Noël n’est pas

seulement les retrouvailles dans les familles, la joie de Noël, n’est pas seulement les

surprises du barbu papa-noël des dons faits aux enfants ; la joie de Noël n’est pas

seulement dans le repas de noël, viande de dinde arrosé de vin capiteux et de vin

décanté ; la joie de Noël c’est cela mais et surtout, la joie de Noël c’est Dieu faisant la

paix avec les hommes et entre les hommes et pour les hommes. Voilà le cadeau que

Dieu nous fait, « je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ; voilà le cadeau que

Jésus nous fait en cette nuit et pas seulement en cette nuit symbolique, puisqu’il nous

le laisse, il nous le donne, ce cadeau. Saurons-nous profiter de ce don, le faire nôtre et

vivre en artisan de paix ? peuple ardent à faire le bien et à renoncer au mal ? (Point

d’interrogation ; trois points de suspension). La grâce qui s’est manifestée veut nous

« apprendre à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde, à vivre dans le

temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété. »

A Noël Dieu nous communique sa paix, il nous communique sa joie ; la joie d’une présence, Jésus ; la joie de l’espérance, Jésus ; la joie de la charité, Jésus, la joie de la vérité, Jésus ; la joie de la vie, Jésus notre vie. La grâce et la joie de noël sont éclairées par une grande lumière. Noël est fête de la lumière.

Le rayonnement du visage du nouveau-né est cette grande lumière qui s’est levée. Elle resplendi de la gloire et de la grandeur même de Dieu pour dissiper toutes ténèbres ; cette lumière va resplendir dans nos cœurs, elle va resplendir dans nos tombeaux au soir de la résurrection, car l’incarnation de Jésus est ordonnée à sa mort-résurrection dans laquelle il scellera la paix par son sang sur la croix. Jésus-Christ est notre soleil levant, lumière d’en-haut qui vient nous visiter. Nos villes et campagnes sont illuminées de guirlandes, mais que valent-elles, si nos cœurs restent dans les ténèbres, ténèbres de la haine, de la vengeance et de la rancune, ténèbres de la misère ; que valent-elles, ces guirlandes, si nos cœurs demeurent dans l’ombre du péché, dans l’ombre de la mort. Le psalmiste nous invite à chanter au Seigneur un chant nouveau ; la chanson nouvelle, c’est une vie nouvelle, une vie qui se laisse renouveler par la grâce de Noël. Avec Noël, vivons en enfant de lumière pour entrer dans la gloire du Père.

Noël est toujours une fête populaire car malgré tout, Dieu continue d’être populaire, bien considéré par les commerçants qui font de bons chiffres d’affaires.

Noël est une fête des croyants car nous attendons que se réalise la bienheureuse

espérance de la gloire de notre Dieu et sauveur Jésus-Christ, la rédemption. Comme

le nouveau-né attend tout de ses parents, Dieu attend tout de nous ; alors que devons-

nous faire, alors qu’allons-nous faire sinon de de l’aimer et de l’accueillir. Dieu se donne et veut être accueilli comme tel, comme Dieu et Sauveur. Célébrons Noël avec joie, célébrons Noël avec foi.

BONNE FETE DE NOEL, VIVE DIEU DANS NOS COEURS