Nous l’avons compris, il nous faut vivre en tenant compte de la circulation du virus COVID-19. Les
directives qui nous sont données doivent être mises en œuvre sans relâchement notamment pour les
assemblées liturgiques, les réunions et les rassemblements. En fonction de l’évolution de la
situation sanitaire, nos prévisions et nos projets peuvent être remis en cause à tout moment.
Plutôt que d’annuler purement et simplement les célébrations et les rencontres habituelles, comme
nous avons dû le faire pendant le confinement, il importe d’imaginer des formules différentes
adaptées à la situation. Ainsi, en juillet, le pèlerinage diocésain à Lourdes s’est limité à quelques
dizaines de personnes mais nous avons été nombreux à nous associer à leur démarche, en particulier
grâce aux médias diocésains qui malheureusement ne couvrent pas tout le diocèse. La participation
au pèlerinage du Suffrage à Notre-Dame de Grâce le 13 septembre sera très limitée elle aussi. Mais
beaucoup, notamment au cours des célébrations dominicales, pourraient s’y associer. Tout comme
ceux qui ont accompagné de leur prière les jeunes du pélé VTT (Il s’est déroulé dans de très bonnes
conditions à la satisfaction générale). Ce ne sont là que trois exemples auxquels bien d’autres
pourraient s’ajouter.
Mais la tentation est forte pour nos paroisses de rester très centrées sur elles-mêmes comme si elles
étaient autant d’agences ou de succursales d’une Eglise assimilée à une organisation religieuse.
Un document récent du Saint-Siège invite les communautés paroissiales à une « conversion
pastorale au service de la mission évangélisatrice de l’Eglise ». Ce texte reprend des propos du
pape François dans son exhortation apostolique « La joie de l’Evangile » (il y aura bientôt sept
ans !) : « Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience c’est que
tant de nos frères vivent sans la force, la lumière, la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans
une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie ». La communauté
paroissiale n’est pas toute l’Eglise mais elle est bien souvent le premier lieu où des personnes, des
pauvres notamment, rencontrent le visage de l’Eglise. N’étant plus comme autrefois un lieu habituel
de rassemblement, elle est confrontée au défi de trouver d’autres modalités de proximité.
Ce n’est là qu’un des points abordés dans ce document. Nous tirerons profit des multiples autres
suggestions, notamment celles qui concernent l’accueil de la Parole de Dieu, la relation à l’argent et
la collaboration entre prêtres et autres baptisés.
Ces indications nous confortent dans la suite que nous envisageons de donner au synode des jeunes
du Gard. En s’efforçant de multiplier avec d’autres personnes les contacts avec des jeunes, le Père
Nicolas Dumas aura pour mission de stimuler les communautés chrétiennes dans ce domaine. Il se
rendra dès cet automne en différents ensembles paroissiaux et y passera plusieurs jours. De
nombreuses collaborations devraient pouvoir se développer localement.
Nous allons donner suite également à la demande du Saint-Père d’honorer le cinquième
anniversaire de l’encyclique Laudato si. L’importance et la gravité des questions liées au respect de
la vie, à l’environnement, à la sauvegarde de la « Maison commune » retiennent de plus en plus
l’attention et appellent à une conversion. « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu
n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne ». « Nous
avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous
vivons, et ses racines humaines, nous concerne et nous touche tous ».
A sa manière, par sa radicalité, la vie consacrée témoigne d’une recherche évangélique de la
sagesse. Elle interroge nos manières de vivre. Tandis que le nombre des communautés s’amenuise
dans le diocèse, nous aurons prochainement la joie de célébrer plusieurs professions religieuses au
Evêché, 3, rue Guiran – B.P. 81455 – 30017 NÎMES Cx 1 – 04 66 36 33 51 – 04 66 36 33 65 eveque@eveche30.fr
monastère des Clarisses et à celui de la Paix-Dieu (Cabanoule). Les sœurs comptent sur notre prière
comme nous comptons sur la leur.
Dieu qui conduis et protèges ton Eglise,
donne à tes serviteurs l’Esprit qui fait la lumière, qui montre la vérité et qui
construit la paix,
afin qu’ils s’attachent à discerner tes volontés et qu’ils emploient toutes leurs
forces à les accomplir.
Amen !
Le 3 septembre 2020
+ Robert WATTEBLED
Evêque de Nîmes
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