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« Rassure-nous devant les épreuves…»


En commençant le Carême, nous étions loin d’imaginer la situation qui est la nôtre aujourd’hui. Voici que nous sommes appelés à prendre part à l’effort collectif décidé par les autorités de notre pays pour ralentir la diffusion d’un virus et en combattre les effets catastrophiques. Nous exprimons notre proximité et notre sympathie aux personnes malades et aux familles des victimes. Nous voulons apporter notre soutien et témoigner notre reconnaissance à tous les personnels des services de santé et aux chercheurs. Cette crise inédite nous fait redécouvrir notre interdépendance et notre solidarité profonde indépendamment de toutes les différences générationnelles, sociales, politiques, philosophiques et religieuses.

Jusqu’à nouvel ordre, les célébrations publiques ne sont plus possibles. Les prêtres célèbrent en privé à toutes les intentions qui leur sont confiées ainsi que pour toute la population confrontée à la même épreuve, au même immense défi. Des indications plus précises, concernant notamment les obsèques, nous sont données régulièrement en fonction des directives officielles et de celles qui nous parviennent du Secrétariat général de la Conférence des évêques.

D’une manière inattendue nous voici donc en communion plus étroite avec les chrétiens qui n’ont pas la possibilité de se rassembler, notamment les malades et les détenus. D’autres ont vécu des situations semblables avant nous, d’autres les vivent aujourd’hui à cause de l’éloignement, de la persécution, de l’isolement.

Tel ou tel épisode biblique nous parle maintenant avec davantage d’intensité : au temps de Jésus, ce n’était pas anodin de toucher un lépreux… Et les peurs ressenties autrefois par les populations confrontées aux épidémies nous deviennent soudain plus familières. « De la peste, de la famine et de la guerre, délivre-nous Seigneur ! » demandaient les Litanies des saints. Au temps de l’intelligence artificielle et des prouesses techniques, nous éprouvons la fragilité de notre chair. Comme nos ancêtres nous prions avec simplicité, conscients que cette prière nous engage à user de toutes nos capacités dans la lutte contre la maladie.

Il n’en reste pas moins que, selon une formule souvent rappelée, « un chrétien isolé est un chrétien menacé » et que la vie chrétienne personnelle ne doit pas, ne devrait pas connaître d’interruption. Cela demeure vrai dans la période présente. Alors que nos rencontres habituelles sont impossibles, nous cherchons et nous chercherons à demeurer en relation les uns avec les autres ; les techniques actuelles nous offrent de nombreuses possibilités. Nous ne manquons pas de moyens favorisant la lecture personnelle et la méditation de l’Ecriture sainte. Nous nous réunirons spirituellement en priant à la même heure, en suivant la retransmission de la messe à la radio et à la télévision. Déjà nous invoquons Marie, sous le vocable de Notre-Dame de Grâce, de Notre-Dame de Santa Cruz, de Notre-Dame de Fatima, … D’ores et déjà, du 17 au 25 mars, une neuvaine à Notre-Dame de Lourdes nous est proposée.

Pareillement, même si nous nous abstiendrons de réunir enfants et jeunes, le souci de les accompagner dans leur cheminement croyant doit demeurer, notamment par les moyens qui seront offerts par le Service de la catéchèse et les aumôneries. Les réseaux sociaux ne devraient pas rester inactifs ! Il peut en aller de même pour nos divers services et nos divers mouvements.

En ces jours et dans les semaines qui viennent nos habitudes vont être bouleversées. C’est dans ces circonstances bien concrètes et qui échappent à notre maîtrise que nous nous préparons à renouveler la profession de foi de notre baptême. « Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, Notre Seigneur » (Cf. Rm 8, 35-37). Appelés à adorer le Père en esprit et vérité, nous répondons avec les apôtres « Augmente en nous la foi ! » (Cf. Jn 4,23 et Lc 17,5)

Le 15 mars 2020

+ Robert WATTEBLED

Evêque de Nîmes

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