Le 14 septembre nous célébrerons la fête de la « Croix Glorieuse ». La préface de cette fête nous en rappelle le sens : « Tu as attaché au bois de la croix le salut du genre humain, pour que la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort ». Alors que le Christ a fait de la croix un instrument qui transmet la vie, il arrive parfois que des membres de l’Eglise, qui tirent leur être de la croix, fassent peser des croix qui deviennent des instruments de mort. C’est ce que nous a douloureusement rappelé à la veille du 15 août une enquête aux Etats Unis qui a révélé un nombre élevé d’enfants victimes de prêtres depuis 70 ans, et la négligence des autorités ecclésiastiques. Suite à ce nouveau scandale le pape a écrit ces derniers jours une lettre adressée aux catholiques.
« Avec honte et repentir, en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu en reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage qui était infligé à tant de vies. Nous avons négligé, et abandonné les petits ».
Pour le Pape une partie du problème tient au cléricalisme favorisé par certains prêtres et parfois par des laïcs. Cléricalisme qui consiste pour les prêtres à se donner ou à leur reconnaître des droits et des immunités qu’ils n’ont pas à avoir, favorisant ainsi un exercice abusif de l’autorité. Des personnalités perverses peuvent profiter de ce type de contexte pour manipuler et abuser d’autrui. Le cléricalisme est une trahison de l’Evangile qui tourne le regard sur soi et non plus dans la direction des plus fragiles ce que rappelle le pape en disant : « Nous avons négligé et abandonné les petits ».
« L’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire…. Aujourd’hui nous avons à relever le défi en tant que peuple de Dieu d’assumer la douleur de nos frères blessés dans leur chair et dans leur esprit. »
En ce début d’année nous levons le regard vers la Croix Glorieuse. Nous prions pour tous ceux et celles qui ont été blessés dans leur chair et leur esprit par des membres de l’Eglise. Afin que ces derniers acceptent de faire face à leur responsabilité, et pour que l’Eglise reste fidèle au Christ qui par sa Croix Glorieuse a apporté la vie au monde.
P. Christophe